Ainsi tomba Thédas

Je n'ai point de grande découverte à vous divulguer, chers lecteurs, chères lectrices, mais quelque curiosité à vous partager qui saura peut-être réjouir vos cœurs attristés à l'idée de découvrir le sort de ces pauvres Havenoises et Havenois.

Partout, loin des injonctions et des conseils, l'on se rassemble pour partager de bons moments. Quelque part dans un quartier pourtant triste de mystère, les boissons coulent et les voix se hêlent. Dans les villes lentement abandonnées par des gens apeurés, les lames s'entrechoquent avec l'espoir de défendre les fidèles et les méritants. Et dans les maisons ouvertes aux intrigants et closes aux malotrus, l'on festoie avec mondanité et échange les derniers ragots... Si l'on en oublait les tonitruantes annonces, on oubliera que la fin du monde survole la Cité des Princes.

À Starkhaven, les nuages violacés s'amassent à l'horizon : le héraut se presse aux portes, mais l'on refuse de l'accueillir et de l'entendre. La vie cherche donc à s'épanouir et à s'ébattre. Combien de temps, encore, l'Enclin souffrira-t-il de cet affront ?

Je suis née d’Oiselet, dans la haute noblesse orlésienne, et me voilà pourtant depuis plus de trente ans Vaël. « La Princesse étrangère », qu'on ne cessait de murmurer dans mon dos, pour certains une insulte, pour moi le fruit de mes efforts. Toutes ces années, la jeunette bien éduquée que j'étais croyait qu'en restant à sa place, tout se passerait bien : j'ai donné toutes mes forces à mon époux, à ma famille, à ma cité, sans que jamais l'on ne me remercie. Je me suis même retrouvée punie ! écartée ! quasi-répudiée ! On a même cru pouvoir me remplacer par une autre, plus jeune et plus belle, capable de lui donner l'héritier que l'on m'a retirée ! Tout ça a été balayé par la maladie les scandales et l'Enclin, et c'est vers moi que l'on s'est tourné pour trouver une solution. Voilà que j'ai l'opportunité de reprendre les rênes de mon existence en mains et montrer au monde de quel bois je suis faite. Voir plus...

Que je porte sur mon cœur le divin soleil ou l'implacable griffon, cela ne change rien : je dévoue mon existence au service de Sa Lumière et cherche à accomplir Son œuvre. Ma route s'est enfoncée dans la boue et a résonné contre les pierres taillées : j'ai survécu au lourd héritage de ma naissance, j'ai délaissé les pires manœuvres politiques, j'ai lutté contre les assassins ; mais j'ai surtout cherché sans fin Sa Justice, offrant en Son nom une seconde chance à ceux qui étaient maudits, protégeant en Son nom ceux qui se croyaient perdus. Seulement, en quelle justice croire quand les hommes ne cessent de la bafouer, pétris de péchés ? Seulement, en quelle justice croire quand l'Enclin éclate et nous laisse impuissants ? La terre de mes aïeux est tombée après que je l'ai retournée durant de longues années de labeur : et peut-être ai-je disparu parce que mes racines y sont si profondément enfouies que je n'aurais su vivre sans… de templière, me voilà devenue Garde des Ombres : quelle femme serai-je lorsque je réapparaitrai à ce monde qui me croyait partie ? Voir plus...

si aujourd'hui, nous nous tournions humblement vers le Couvent des Murmures ?

Ancienne bâtisse réservée à la retraite de laïcs et laïques désireuses de racheter leurs âmes, la communauté établie à l'intérieur a peu à peu délaissé la cité pour préférer les montagnes et l'air frais. On raconte qu'est resté, seul, des décennies durant, un vieux concierge bossu, nettoyant chaque jour ses sols tandis que les plafonds se couvraient de toiles, attendant simplement le prochain hôte des lieux : et, alors qu'à l'aube, une jeune sœur muette s'est présentée à lui, il lui aurait tendu le balai et serait parti sans un salut, avec le sourire, sans que jamais plus on ne le revit. Nombreux sont les Havenois et les Havenoises qui ont un jour eu besoin de Sœur Silence et de ses compagnies, qui survivent grâce à des dons pourtant maigres compte tenu des missions acquittées : mais personne ne pourrait les accuser d'avoir refusé leurs services à des nécessiteux. Et, bien qu'ils ne réclament rien, toute aide sera toujours la bienvenue, si dispensée avec le cœur.

Grâce à la solidarité de tout Starkhaven, et notamment des figures aristocratiques de la cité, le Couvent des murmures est en grande partie reconstruit et permet d'accueillir plus d'orphelin.e.s, plus de malades, plus de miséreux.ses… Et ce, juste à temps avant que les ennuis ne frappent sérieusement la cité. Tandis que les abords de la cathédrale commencent à se remplir des exilé.e.s de l'Enclin qui ont eu droit d'entrer, les soigneur.euse.s du Couvent continuent de leur porter assistance et aident le Chapitre cathédral à trouver des habitations pour les familles, et à continuer de défendre au maximum les intérêts des Elfes du bascloître qui ne peuvent, pour la plupart, pas payer le demi-Droit d'Enceinte que l'Office leur impose. Plus que jamais, ils incarnent une lueur d'espoir au sein d'une population effrayée par les temps qui se présentent.

Pour le Couvent des murmures, vous pouvez incarner des donateurs ou donatrices, quel que soit votre niveau de richesses, mais également des soigneurs ou soigneuses, issue de la société laïque ou même religieuse...
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